L’année dernière, les présents s’en souviendront peut être, j’ai conclu mon discours en formulant un vœu pour 2011 et je me relis :
« Et c’est tout naturellement que je forme un autre vœu, la fusion de toutes les entités MEDEF dans un seul et unique MEDEF Yvelines. »
Le processus est engagé.
Le 21 novembre 2011 j’ai été élu, par l’ensemble des représentants des diverses entités, président du MEDEF Yvelines et au delà de ma personnalité c’est un programme qui a été voté à la quasi unanimité, programme qui a été validé tant au niveau du MEDEF régional que du MEDEF national.
La fusion de toutes les composantes MEDEF départementales en seul mouvement.
Le processus juridique de fusion en une seule organisation territoriale devrait être achevé fin mars début avril mais pour réussir dans notre mission de défense des entreprises du département il nous faudra mettre en place des structures de proximité, à l’écoute des entreprises et agissant de façon coordonnées à l’échelle des Yvelines.
Nos objectifs sont les suivants :
- Renforcer la puissance du message et la défense de l’entreprise par l’expression d’une seule voix auprès des corps constitués
- Assurer une meilleur visibilité et compréhension de notre mouvement tant vis-à-vis de nos adhérents que de l’ensemble des entreprise et d’une manière générale vis-à-vis de tous les acteurs du département
- Définir et appliquer une stratégie commune à l’ensemble du département en tenant compte des particularités des différents bassins d’activité
- Mutualiser les moyens
- Mettre en commun les bonnes pratiques développées par chacun afin de bâtir une stratégie commune
- Amplifier la force de notre action auprès des institutions pour être en mesure de faire entendre nos idées et assurer, véritablement, la défense de nos adhérents.
A ce stade, je tiens à remercier personnellement les trois présidents que sont Agnès Lo Giacomo pour le MEDEF 92, Paul Baronnat pour le MEDEF Yvelines Nord et Michel Jonquère pour le MEDEF 95 sans le concours de qui rien n’aurait été possible. C’est grâce à leur volonté commune de s’engager dans la construction d’un MEDEF fort sur les Yvelines que ce projet a été rendu possible.
Qu’ils en soient remerciés au nom de l’intérêt commun.
Je tiens à remercier également les institutions territoriales et les corps d’Etat qui par la voix de leurs dirigeants nous a donné des signes forts de leur engagements à nos cotés dans la défense et le soutien de nos entreprise. Soyez sûr, mesdames et messieurs les représentants de l’administration que vos propos ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd et que nous saurons mettre en place, le moment venu, toutes les initiatives capables de défendre la compétitivité et par la même l’emploi sur notre département.
Je veux remercier, en la personne de ses présidents Yves Fouchet et Bruno Bouniol, tous deux membre de notre MEDEF, la chambre de commerce dans leur soutien actif de notre organisation. Je tiens à vous assurez messieurs de notre étroite collaboration, chacun dans le rôle qui lui est dévolu, dans l’intérêt des entreprises Yvelinoises.
Enfin, je remercie tous les membres de notre organisation qui donnent de leur temps, au quotidien pour notre MEDEF et dans l’exercice de nos mandats que ce soit comme juge aux conseils des prud’hommes, administrateur d’organisme paritaire et de façon plus générale dans tous les mandats qui nous sont dévolus. Un grand merci à ces femmes et à ces hommes qui se battent souvent dans l’ombre pour que fonctionnent les institutions de notre pays. Sans leur dévouement le paritarisme serait en panne. Et, j’en profite pour faire un appel aux candidatures il faut savoir s’engager plutôt que de se plaindre du disfonctionnement de nos institutions il savoir donner pour recevoir et ne pas toujours attendre que les autres fassent pour vous.
Je m’adresse à vous entrepreneurs, si votre premier devoir et de faire fonctionner les entreprises dont vous avez la charge vous ne pouvez pas ignorez le monde qui vous entoure et il est de votre devoir de participer, de vous engager.
Je vous rappelle que l’exercice de nos mandats représente une part importante de notre action.
A ce jour nos nouveaux statuts sont rédigés, il reste quelques formalités juridiques à accomplir mais la maison commune de l’entreprise, le MEDEF 78, est construite, elle est prête à accueillir toutes les entreprises. Les grandes entreprises, les ETI, les PME, les TPE.
Oui le Medef est le mouvement de toutes les entreprises de France nous n’avons pas vocation à privilégier une catégorie d’entreprise plutôt qu’une autre.
Pour réussir nous avons besoin les uns des autres et c’est ensemble que nous voulons construire notre avenir dans le respect de nos particularités et seul le Medef est en mesure de proposer cette alternative.
Maintenant je souhaite revenir plus particulièrement sur certains événements.
L’augmentation de la taxe sur les bureaux :
Dans un souci de financer la mobilité des salariés sur l’île de France nous avons vu nos taxes exploser avec une pseudo règle de continuité de bâti géographique.
Si sur le principe, il ne me parait pas absurde que les entreprises, lorsqu’elles reçoivent un avantage significatif, participent au financement d’infrastructures collectives, mais alors il est indispensable que l’on s’assure que les dites infrastructures apporteront un réel avantage aux entreprises sinon comment justifier de telles hausses si ce n’est en les qualifiants d’injustice.
Je sais qu’un débat est encours et je salue au passage l’action de la chambre de commerce engagée en ce sens.
La suppression d’une partie des allégements sur les bas salaires (loi Aubry et loi Fillon)
De droite comme de gauche j’entends dire qu’il faut chasser les cadeaux fait aux patrons et ces propos me font peur tant ils me paraissent inconséquents.
La suppression des allégements sur les bas salaires va renforcer la charge qui pèse sur le travail, fragiliser les entreprises fortement employeur de bas salaire, je pense aux entreprises de nettoyage par exemple.
Tous les chefs d’entreprises conscients de l’impact de telles mesures vont prendre des dispositions et ils n’ont guère le choix.
Il leur faudra soit augmenter les prix soit augmenter la productivité de leurs salariés.
Ce genre mesure aura comme conséquence de dégrader la compétitivité, de générer de l’inflation ou d’augmenter le chômage sur les catégories les plus fragiles.
La TVA sociale
Le président de la république, lors de ces vœux pour 2012, a annoncé la création d’une TVA sociale.
J’espère que vous savez tous ici que ce projet est d’origine MEDEF.
Il ne s’agit pas d’une lubie, d’un lapin sorti d’un chapeau mais d’un dispositif longuement muri. En effet voila plusieurs années que le Medef travaille sur cette proposition.
Je n’ai pas la prétention d’expliquer la parole du président de la république mais tout simplement de vous détailler la proposition de notre mouvement.
Tout d’abord nous partons d’un constat partagé par tout le monde y compris par les organisations syndicales.
Nous voulons garder notre modèle social pouvoir financer notre protection sociale. Mais en même temps, l’essentiel de ce financement reposant sur le travail, nous avons fait, avec les organisations syndicales, un diagnostic partagé et nous disons que ce financement pèse beaucoup trop lourdement sur le travail et handicape la compétitivité des entreprises françaises.
C’est pourquoi le MEDEF propose d’engager une réforme du financement de la protection sociale, fondée sur un double mouvement portant, d’une part, sur une baisse des cotisations salariées compensée par une hausse de la CSG et, d’autre part, sur une baisse des cotisations employeurs compensée par une augmentation de la TVA.
- Agir sur les cotisations salariales permet d’augmenter le salaire net.
- Agir sur les cotisations employeurs permet de gagner en compétitivité-prix.
- Agir simultanément sur la TVA et la CSG permet d’opérer une baisse significative du coût du travail en prenant en compte le pouvoir d’achat.
Une baisse des cotisations salariales compensée par une hausse de la CSG permettra une augmentation des salaires nets.
L’assiette de la CSG étant plus large (s’appliquant aux revenus du travail, du capital et de remplacement) que celle des cotisations sociales, un tel transfert aura pour effet :
- d’élargir l’assiette de financement aux revenus de remplacement et du patrimoine ;
- d’augmenter les salaires nets : baisse des prélèvements sur les revenus du travail et hausse de la taxation des revenus du capital et de remplacement.
Une baisse des cotisations employeurs compensée par une hausse de la TVA améliorera la compétitivité française et permettra
- soit une baisse des prix HT qui compenserait la hausse de la TVA;
- soit une hausse des marges des entreprises françaises qui pourrait être favorable à l’investissement, à la R & D et à l’embauche;
- soit une hausse des salaires;
- soit un mix de ces trois éléments.
Et pour être complet on pourra ajouter que nous n’envisageons pas qu’il n’y ait une augmentation de TVA pour les produits de première nécessité ou même plus généralement pour les produits alimentaires afin de préserver les catégories sociales les plus précaires.
On voit bien que l’approche qui est proposée est vraiment gagnante-gagnante, c’est quelque chose qui pourrait être bénéfique à tout le monde, à la compétitivité d’entreprise et au pouvoir d’achat de chacun.
La perte du triple A
Rassurez vous je vais vous épargner un cours sur la finance internationale pour lequel je n’ai d’ailleurs pas la compétence requise.
Je souhaite simplement vous faire partager quelques réflexions.
Avons-nous oublié que les agences de notations n’avaient pas hésitées à gratifier du triple A des avoirs toxiques bourrés de subprime ?
Avons-nous oublié que les états unis d’Amérique ont perdus leur triple A au mois d’août 2011 ?
Quelle valeur a la notation de Standar & Poor’s d’autant que ses consœurs restent plus modérées ?
Quelle sera l’incidence sur la marche de nos entreprises ?
Une raréfaction du crédit ? C’est déjà fait !
Une hausse des taux d’intérêts ? Il semblerait que ce ne soit pas évident et puis de toute façon je ne suis pas sûr qu’il faille avoir peur d’une hausse des taux d’intérêts.
L’important pour nos entreprises c’est de trouver des capitaux pour financer notre développement, pas à n’importe quel prix bien sûr, mais une hausse modérée des taux d’intérêts est largement moins préjudiciable qu’une pénurie de capitaux.
Si je vous ai livré ces réflexions c’est que je souhaite vous faire partager mes convictions.
La crise financière est un fait, elle est violente, elle affecte l’économie de la planète, mais devons nous pour cela, faute de pouvoir agir, nous replier sur nous même et attendre que les états et les maître de la finance mondiale trouvent pour nous les solutions ?
NON !
Nous devons réagir.
Tout d’abord, il m’apparait comme essentiel de toujours privilégier l’investissement créateur de ressources et d’emplois plutôt que la spéculation individuelle ensuite il m’apparait comme important de réintroduire dans nos rapports une dose d’éthique et de solidarité.
A cet effet je souhaite vous faire partager une autre réflexion.
La semaine dernière j’écoutais Mr Mélanchon sur une radio national France Inter il me semble, et Mr Mélanchon disait qu’un chef d’entreprise ne devrait jamais gagner plus de vingt fois le SMIC et je me suis souvenu avoir lu une autre déclaration de ce genre.
Elle venait d’un homme que l’on ne peut pas considérer comme vraiment partageux ou particulièrement Marxiste puisqu’il s’agit d’Henry Ford qui jugeait, lui, indécent qu’il puisse se rémunérer plus de 19 fois le salaire de son employé de base.
Intéressant non ?
Bien sur Mr Ford parlait de la rémunération du travail pas de celle du capital justifiée elle par les risques encouru par l’entrepreneur.
Vous savez, l’exercice risqué de la profession d’entrepreneur, ce n’est pas si simple.
Regardez l’aventure Sea France, au début on nous a parlé de l’union sacré des employés, motivés, attachés à leur entreprise qui allaient en investissant leurs indemnités de licenciement sauver leur entreprise. Au final, tout le monde c’est déballonné.
Et oui, ce n’est pas si simple
Mais les entrepreneurs sont des hommes et des femmes qui savent ce qu’est prendre des risques et surtout, par leur travail, leur intelligence et leur pugnacité dominer les épreuves pour une réussite collective.
Il nous faudra prendre des risques pour développer nos entreprises et je demande à nos partenaires banquiers de nous accompagner dans nos développements plutôt que de jouer leurs capitaux au casino de la finance internationale et le MEDEF sera là avec l’aide de la banque de France en la personne de Mr Calvet pour vous accompagner et réussir.
Quand l’entreprise gagne c’est la société qui gagne
Le territoire des Yvelines se révèle être d’une grande richesse dans sa diversité. Tous les secteurs de l’économie que ce soit l‘industrie, le service, l’agriculture sont présent sur le département, on y trouve tous type d’entreprise du CAC 40 à la TPE.
Nous devons tirer partie de cette richesse et c’est la tache que j’assigne à notre mouvement Le MEDEF Yvelines être le vecteur facilitateur de succès pour nos entreprise.
Par nos liens privilégies avec les politiques, l’administration, les organismes consulaires et tous les corps constitués nous devons être en mesure d’aider les entreprises Yvelinoises chaque fois qu’elles voudront avancer, chaque fois qu’elles rencontreront une difficulté. Certaines cellules de travail ont déjà été créées à cet effet et notre dimension départementale devrait être un atout.
Le MEDEF est un lien entre les entreprises, un facilitateur, une aide, par exemple, dans les relations grands groupe/PME fournisseur, dans les relations banque/clients, dans les relations administration/entreprises et chaque fois que vous rencontrerez une difficulté nous saurons nous mobiliser auprès de vous, pour vous aider à les surmonter.
La crise nous la dominerons ensemble par notre travail et notre engagement et notre solidarité
Bonne année à tous.
Voeux présentés le 19 janvier 2012 à l’École Européenne d’Intelligence Économique de Versailles